Du prodigieux trousseau de la poupée Bleuette, Poupendol vous a longuement entretenu des divers " Petit Bob " et des tenues de Marin.

Mais il ne faut pas oublié que Bleuette a aussi été habillée en .....Bécassine. Ce sont les deux figures de proue de la Semaine de Suzette qui se trouvent ainsi réunies.

Le succès immédiat de Bécassine dès 1905 donna bien sûr l'idée de créer pour la petite poupée Bleuette de la Semaine de Suzette un déguisement dont le patron fut édité en 1908, soit trois années après le premier numéro.
Celui-ci tout à fait complet fut publié en deux numéros successifs :

- d'abord n° 36-1908: les robe et tablier , jupe et corsage ;
- puis n° 37-1908 la guimpe, le plastron, la coiffe et les chaussons pour finir.

En tout....six pièces ! qui s'adressaient à l'habileté de Cousettes plus ou moins douées pour la couture......Mais dès ce second numéro, en dernière page, la direction, ayant probablement entendu geindre les fillettes et peut-être aussi leurs mamans, proposa l'ensemble complet, curieusement " avec souliers " ,franco de port, pour 3 Francs ( Bleuette à ce moment-là valait 2Fr, 50 ).

" Prévoyant beaucoup de demandes, nous avons fait confectionner un grand nombre de ces costumes. Peut-être n'en avons nous pas fait faire encore assez. Nos ouvrières continuent à travailler sans relâche....."

Pour les petites filles, c'était bien sûr la solution idéale. Et si ce ne fut pas le premier vêtement proposé par la Maison, ce fut l'un des premiers et certainement celui qui fut à l'origine du Boom des confections Gautier.

Ce premier et très rare costume GAUTIER d'époque, vous pouvez le voir dans le livre de M. Couturier et S. Odin page 26.

N'y manque que le petit tablier, de soie, à l'origine.

Noter qu'à cette époque et à aucune autre, il n'est question d'un jupon de vichy à carreaux rouges et blancs, ni de petits pantalons bordés de dentelles, ni de chaussettes rayées rouge et blanc On note aussi que, comme dans le patron publié, le plastron est en V- la touche de rouge de celui-ci n'existe pas encore- Il est bordé, ainsi que les manches et la jupe, d'un ruban de velours noir.....ce dernier qui fait le tour de celle-ci porte dans la Semaine de Suzette le nom de "roue "- ce qui fait image bien sûr-.

Le colori, dans la " Semaine de Suzette " est " vert pois ".

Et c'est parti, aussi bien dans le journal que dans la confection, pour plus d'un demi-siècle avec quelques lègères variantes qui permettent de les dater. Il ne quittera plus Bleuette et sera toujours proposé tout au long des catalolgues ou du journal.

Il semble bien ne pas avoir évolué que depuis l'origine jusqu'à la première guerre mondiale. La description est toujours la même. Cependant, en 1916, l'image qu'on en donne, dans une farandole de ravissantes toilettes dessinées (Voir ci-contre), est sensiblement différente : plus léger, plus flottant et froncé, le tablier uni, probablement toujours soyeux mais s'arrêtant au ras de la " roue " qu'il ne couvre pas , la coiffe un peu plus longue sur les côtés mais encore bordée de dentelle. Il faut comparer celle-ci à celle donnée en1908.


Mais avec le premier catalogue, cette charmante tenue évolue de manière assez définitive :

- apparition du rouge en bas de plastron,
- large roue de velours, autour de la jupe, et bordant les poignets au ras, ce qui leur donne un aspect de revers,
- enfin la coiffe dotée toujours de ses deux ailes pendantes, plutôt courtes avec un système de cordonnet derrière qui permettait de l'ajuster à la tête de la petite poupée.
C'est absolument ravissant et très recherché pour un simple modèle de déguisement. Les chaussons sont doublés du même rouge que le corselet. La encore, allez le voir dans le livre de M. Couturier et S.Odin page 46. Nous sommes en 1916-1917, c'est-à-dire en pleine guerre. . 

Il semble bien ne pas avoir évolué que depuis l'origine jusqu'à la première guerre mondiale. La description est toujours la même. Cependant, en 1916, l'image qu'on en donne, dans une farandole de ravissantes toilettes dessinées (Voir ci-dessous), est sensiblement différente : plus léger, plus flottant et froncé, le tablier uni, probablement toujours soyeux mais s'arrêtant au ras de la " roue " qu'il ne couvre pas , la coiffe un peu plus longue sur les côtés mais encore bordée de dentelle. Il faut comparer celle-ci à celle donnée en1908.

En 1918, ce charmant déguisement omniprésent évolue encore mais très légèrement : si la robe est inchangée, le tablier est maintenant en simple tissu blanc et couvre la roue.

La coiffe elle aussi a évoluée : Alllégée, débarrassée de sa dentelle, les ailes nettement plus longues sont joliment relevées de chaque côté du petit visage de la poupée. Une coulisse dans la nuque permet là encore de l'adapter à la coiffure plus ou moins volumineuse. (Voir ci-dessus à droite)

Présentée avec des chaussons enfilés sur des chaussettes ajourées dont on ignore la couleur elles ne sont toujours pas à rayures blanches et rouges. (Voir ci-dessus à droite) 

En 1919, pénurie oblige hélas, le ruban de velours est remplacé par un lainage fin noir qui en tient lieu. Voyez la photo de ma petite Bleuette dont je garantie l'authenticité. Je lui ai mis des sabots. Ceux-ci,très emboitants,n'existent pas encore mais seront généralement difficiles à identifier, d'autant que Bleuette est toujours difficile à chausser.

Dès lors, mis à part le retour du velour pour orner la robe, rien ne change jusqu'en 1922 où sont alors proposés les fameux sabots dont Bécassine peut se reposer, en fin de journée, en enfilant des mules de cuir fauve !

Bécassine vue par le
catalogue 1924/1925 !

En 1922/1923, la robe est présentée très longue, juste au-dessus des chevilles et non plus au ras des genoux..

Mais après cette date, l'ensemble est vraiment complet et seule, la fantaisie des dessinateurs donnera l'impression de modifications notament de la coiffe. Colette, en 1924/1925 présente notre petite héroïne les ailes de sa coiffe au vent. Cela donne du moouvement au dessin mais n'est pas exact.
Il en sera ainsi jusqu'en 1927/1928 où le costume voit la jupe raccourcie à mi-mollet.

Elle en profite pour inaugurer sur le joli dessin de Maggie Salcedo de nouveaux sabots, importants, à l'enpeigne de cuir fauve ( ? ) qui devient noire en 1929. Le flou persiste sur la couleur des chaussettes qui sont parfois dessinées en fauve, parfois en rouge foncé mais toujours unies.

Une seule fois, en 1928/1929, cet ensemble cette fois complet vraiment sera qualifié de " costume breton ".

Mais depuis de longues années, la référence portait toujours " conforme à celui de l'héroïne des Albums de Bécassine ( pour Bleuette )".

Et puis, enfin le point sur le " i " qui manquait, en hiver 1933/1934, apparition du " célèbre parapluie de coton rouge " ......qui ne durera guère et ne sera plus proposé dès l'été 1936. ! ! ! 

Le seul catalogue dans lequel Bécassine n'est pas dessinée est le dernier de la deuxième guerre mondiale, celui de 1941/1942. On y cherche en vain la joile silhouette même si le costume est encore proposé.
Et puis, dans le catalogue de 1949/1950, le premier après la guerre, plus de proposition de costume. Il s'est vraiment arrêté avec le dernier catalogue de 1942. Par contre figure, sans dessin la première publicité pour les poupées Bécassine en tissu bourré, habillées comme l'héroïne des Albums . Elle existe tout de suite en deux tailles, 34 et 50 cm. Nous saurons par la suite qu'il s'agit de la production de Reine Dégrais. Mais le costume proposé à la vente par Gautier puis Gautiier-Languereau a définitivement disparu. ".
C'est cette fabrication Reine Dégrais qui créera le jupon de vichy à petits carreaux rouges et blancs, les chaussetttes constituées de laines alternées rouge et blanche. Elle créera aussi le panier qui n'avait jamais existé et dont elle dotera ou non les poupées mais en supplément ainsi que d'une silouhette de parapluie très simplifié en feutrine rouge collée sur un manche métallique recourbé blanc.

 

Reine Dégrais travaillera en symbiose avec Gautier-Languereau, Bécassine dessinée réapparaissant dans les catalogues, souvent au côté et de la taille de Bleuette.... il ne s'agit pas d'une Bleuette habillée en Bécassine mais des poupées dernières nées. La publicité pour celles-ci, pour les quilles, pour les fétiches de voitures etc.....seront omniprésents jusqu'à l'avant dernier catalogue. Dans le dernier plus rien, Reine Dégrais avait peut-être repris son indépendance ! mais cela est une autre histoire. Pour finir, nous retrouvons Bécassine dans La Semaine de Suzette, en un patron pour habiller Bleuette et sa soeur Rosette, paru dans l'album 18, numéro 63 du 5 février 1959, c'est-à-dire quasiment à la fin de cette parution.

Bécassine aura donc accompagné Bleuette et la Semaine de Suzette jusqu'au bout.

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Hélène BUGAT-PUJOL

 

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