« La poupée, c’est certainement de tous les joujoux celui dont on garde en vieillissant le plus aimable souvenir. C’est autour de la poupée que les autres jouets viennent se grouper. »
   
              
     Les Joujoux, Pierre Calmettes, 1921

Une très belle exposition a eu lieu pour les fêtes de fin d'année et jusqu'au 14 janvier au Musée de Soultz, " La Nef des Jouets ". Nous avons eu le plaisir de nous voir communiquer  par Madame Maria Soares dos Santos,  responsable des Musées un dossier très complet et très illustré de cet événement temporaire  entièrement consacré aux si beaux enfants de Catherine Dève.

 Bon nombre d'entre vous connaissent et qui ont pu admirer ici ou là, notamment au Musée de la Poupée Paris, de belles et nombreuses pièces. Celles que nous vous présentons aujourd'hui devraient vous enchanrer.
C'est avec plaisir  que nous lui consacrons un site dans l'actualité de Poupendol.


Hélène BUGAT-PUJOL


PORTRAIT D’UNE ARTISTE

Une enfance heureuse et une vie de famille bien remplie

Catherine Dève est née en 1946 à Neuilly sur Seine, seule fillette d’une fratrie de quatre enfants. Elle entre à 17 ans à l’Ecole Elisa Lemonnier (lycée technique d’Arts Appliqués). Elle travaille pendant un an dans un atelier de création graphique de tissu. Elle se marie à l’âge de 22 ans et devient maman de trois enfants : Murielle, Emmanuel et Aurélie. A ses heures de loisir, elle aime peindre des paysages, des portraits, des scènes imaginaires. Elle expérimente de nombreuses techniques artisanales ou artistiques dont le pastel, l’huile sur toile et la peinture sur soie.

Envies de poupées ou esquisses  d’une artiste…

Fascinée par la poupée depuis sa plus tendre enfance - elle en confectionnait déjà – Catherine Dève crée un nombre impressionnant de poupées en chiffon.
Sa benjamine ayant grandi,  la nostalgie de l’enfance la gagne et elle se met en quête de modeler des poupées.
C’est ainsi qu’en 1991, elle commence à réaliser des personnages en plâtre de synthèse puis en terre cuite émaillée inspirés de tableaux de maîtres : "  l’Arlequin " de Picasso, la "  Femme au collier  " de Modigliani,  "Agostina " de Corot… Mais cette technique imparfaite ne la satisfait pas. 

En 1992,  c’est la rencontre providentielle avec Heidi, jeune femme suisse qui lui apprend la technique de la porcelaine.

Prenant pour modèles ses deux aînés, Catherine réalise ses premières créations.

D’autres suivront avec des reproductions de modèles anciens (poupées Jumeau, Belton…), la "Petite Fille " à l’arrosoir d’après le tableau de Renoir.

Elle expose ses oeuvres pour la première fois  à la mairie de Garches en 1992 puis un an plus tard, au salon de Toymania.
 
Catherine exécute certes des portraits de famille (ses enfants, ses nièces, sa propre mère, des autoportraits aussi…).  Mais de plus en plus de personnes commandent à l’artiste le portrait de leur petite fille ou de leur petit garçon.


Dans ce cas précis, les portraits sont presque toujours une pièce unique.

Catherine Dève ne s’en tient pourtant pas là, voulant toujours aller plus loin dans sa passion. Sa technique s’affine de plus en plus, la dotant bientôt d’une maîtrise étonnante. Elle crée ainsi des poupées issues de son imagination, ou sorties des livres d’enfants : voyez ( ci-dessus ) le superbe ensemble de la Belle et la Bête.

Par ailleurs, elle n’hésite pas à participer à des concours et des expositions thématiques où l’on peut admirer par exemple Pauline,  le chat.....


Une technique délicate ou comment naissent les « enfants » de Catherine Dève

Chaque nouvelle sculpture ou modelage de poupée à base de terre implique la fabrication d’un moule en plâtre dans lequel seront coulés les différentes pièces en biscuit ( tête, bras, jambes ). Plusieurs cuissons de peinture et des retouches successives du maquillage jusqu’à obtenir le teint exact sont nécessaires. Une fois les pièces en porcelaine achevées, elles sont assemblées sur un corps en tissu.


Puis intervient la pose des yeux ( en cristal ou mieux en porcelaine, procédé astucieux élaboré par l’artiste elle-même ), les cils, la perruque faite sur mesure par l’atelier Bravot en cheveux naturels ou en mohair, la réalisation des vêtements, des chaussures, des accessoires…En tout, Catherine Dève passe environ une centaine d’heures à donner naissance à ses chères poupées.

Pour certaines d’entre elles, Catherine Dève réalise des mini séries de 3, 7, 10, 12, 16 ou 20 pièces sorties de la même matrice. La façon de les peindre, de les coiffer, de les habiller, donne cependant à chacune une personnalité unique. La taille de ses poupées varie de 35 à environ 80 cm.

L’art de Catherine Dève semble avoir atteint aujourd’hui son apogée mais l’artiste toujours curieuse de nouvelles techniques, en amoureuse du beau et en tendresse de maman jamais assouvie, aspire à donner la vie à d’autres p’tits bouts de plus en plus expressifs et de plus en plus attachants.


 A quand les prochains accouchements, Catherine ?      


La NEF des JOUETS  ( SOULTZ )