Dans les statistiques de Poupendol, il arrive souvent que le mot de recherche " Loulotte " apparaisse.
Nous nous devions donc de satisfaire nos visiteurs d'autant que cette adorable petite poupée de notre époque est en tous points ravissante









Les premiers numéros de La Semaine de Suzette de 1922 nous apprennent que la Marquise du Grand'Air  avait une filleule, Louise, fille de ses jardiniers du Château de Clocher-l es-Bécasses. Louise  avait grandi, s’était mariée, avait eu une petite fille, Louise-Charlotte, dite  "Loulotte", et était décédée peu après la naissance. La Marquise avait donc recueilli Loulotte et l'avait confiée aux bons soins de sa fidèle Bécassine


En réalité, Monsieur Maurice LANGUEREAU, rédacteur des " Bécassine " sous le pseudonyme-anagramme de CAUMERY, avait eu une fille, Claude, dont l'existence lui avait inspiré la création du personnage de   "Loulotte". Mademoiselle LANGUEREAU devenue Madame Jacques CANLORBE s'est récemment éteinte à PARIS



Loulotte et sa nurse Bécassine
 (Image d'Agnes Sura)








Madame Colette MERLEN, de Loos-les-Lille, passionnée et incontestable spécialiste de BLEUETTE , auteur du remarquable " BLEUETTE, Poupée de la Semaine de Suzette" (Éditions de l'Amateur  1992) avait envisagé en 1993 d'organiser un Congrès Mondial de la Poupée Bleuette, avec la participation  et le concours des "Amis du Jouet Ancien de Lambersart" (Présidente Madame Brigitte ASTRUC) et de la Municipalité de LAMBERSART, près de LILLE. Cette  commune manifestation devait s'appeler le "CONGRÈS MONDIAL BLEUETTE ET L'OURS" et se tenir fin octobre 1993. Des divergences de points de vue entre les organisateurs étant apparus, le Congrès BLEUETTE  a été reporté aux 18 et 19 Mars 1994, et, s'est tenu à LILLE même, dans la salle des malades de l'Hospice Comtesse (1643)) en présence de personnalités eminentes parmi lesquelles Madame Coleman et sa fille venues tout spécialement des U.S.A, Monsieur Samy Odin futur créateur et directeur du Musée de la poupée Paris,  déjà très connu des aficionados-Poupées.
Dès le début 1993, Madame MERLEN avait eu l'idée de créer une poupée-souvenir pour ce "Congrès Mondial Bleuette ". Avec l'autorisation de Madame CANLORBE, fille de Monsieur Maurice Languereau, alias Caumery, auteur  des textes de la célèbre bande dessinée Bécassine, cette poupée avait été baptisée "Loulotte".
 La réalisation en avait été confiée à Bernard TERRIE ( Het Gents Poppenatelier Brusselsesteerweg 240/242   9090  MELLE, près de GAND ).

Trois moules différents ont été présentés au choix de Madame CANLORBE.


Un tirage initial de 2.000 poupées du moule retenu, toutes numérotées, avait été arrêté.



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Les vêtements ont été (et sont toujours) réalisés en s'inspirant de la garde-robe  de la Loulotte dans les albums de Bécassine ( A remarquer que, de son côté, PINCHON, l'illustrateur de Bécassine et de Loulotte, s'inspirait  lui aussi souvent de la garde-robe de Loulotte-Claude-Languereau ! ).

Ils étaient confectionnés dans des matériaux classiques et nobles ( jupes et bérets en pure laine, guimpe et lingerie en coton, chaussettes tricotées main en pur coton...) par Madame Marie-Edith CHARLES et deux personnes employées à cet effet.




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Les Éditions GAUTIER, puis GAUTIER-LANGUEREAU, ont diffusé de 1905 à 1960 " La Semaine de Suzette ", dont  la Poupée vedette était la célèbrissime " BLEUETTE ". Ce journal était aussi le chroniqueur  des aventures et mésaventures d’Anaïs  LABORNEZ, dite " Bécassine " , car née native-de-Clocher-les-Bécasses, près de Quimper, au surplus fidèle servante de Madame la Marquise de GRAND’AIR. Elle était devenue nourrice de Loulotte !

Malgré le report du Congrès Bleuette, la Poupée Loulotte a été commercialisée, vendue d'abord par souscription ( 500 F. ), puis vente directe fin 93 et début 94, dans les différentes manifestations "Poupée" ( Foire de GAND, où elle fut présentée pour la première fois le 26 Septembre  1993, BETTON, TOYMANIA…etc. ) ainsi qu'au " Bon Marché " par l'Association " Cercle Bleuette ". La vente des " Loulotte " était  assurée par Mme CHARLES dont on pouvait voir le stand dans les principaux salons-poupées.

Les poupées souscrites étaient livrées dans une jolie boite en carton gris clair, avec une étiquette  bleue, rectangulaire, aux angles coupés, portant dans un fond blanc " Loulotte " et le numéro ainsi que le nom du vêtement, par exemple " Loulotte N° 41 Au pensionnat.

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Tête en biscuit, d'après moule original de B.TERRIE (peut-être inspiré par un moule Simon-Halbig), sans marque en creux ou relief, mais portant  à l'encre le numéro de la Poupée, précédé d'un "L" en cursive. Yeux marrons fixes. Perruque châtain en mohair et chaussures en cuir de la maison BRAVOT (Georgette BRAVOT, 13, Rue de Brunoy  94440 VILLECRESNES). Cils peints. Bouche ouverte sur 6 petites dents supérieures. Oreilles non percées. Hauteur = 24 cm.

Corps genre Bleuette, mais en plus petit,  fabriqué à Taiwan, nombril nettement en creux, pas de marque, mais parfois une étiquette rectangulaire ( au moins pour celles souscrites et livrées dans une boîte ) :

Modèle déposé
C  ®  LG.- HACHETTE

Très difficile à remonter, les élastiques, de très médiocres qualités, sont posés d'une manière très complexe.

Sans que l'on puisse parler de fabrications différentes, il est possible de distinguer quatre variantes de la tête :

- Regard en face, petits yeux fixes ( en fait, petite fosse orbitaire )
- Regard en face, grands yeux fixes ( fosse orbitaire plus large )
- Regard riboulant fixe, genre googlie.
- Bouche close

C'est finalement la première d'entre elles que choisit Madame Claude Canlorbe




 

La Marque " Loulotte " a été déposée à BOULOGNE sur MER, le 24 Septembre 1993 et enregistrée le 19 Novembre, n° 93485984, par Mme Colette MERLEN-VANDUYCK ( 49 Rue Roger Salengro 59120 Loos-les-Lille ) et Mme Marie-Edith CHARLES -MYLIUS ( Château d'Ordre, MACQUINGHEN  62360 BAINCTHUN ). Classes protégées : 20( ...Produits non compris dans d'autres classes en bois,
 liège,...succédanés de ces matières ou en matières plastiques....)
, 25 (Vêtements, chaussures, chapellerie), 28 (Jeux, jouets....).

Depuis déjà plusieurs mois ( ou années ?) les deux mille " Loulotte  " initialement prévues ont été vendues. Restes les moules qui, semble-t-il, ont été revendus à Madame Marie-Edith Charles, laquelle les a re-cédés à Monsieur Default de la région lyonnaise qui s'emploie à en faire des reproductions, jolies certes mais qui ne sont pas réellement  la vraie Loulotte retenue par " Loulotte "  elle-même, savoir Madame Jacques Canlorbe dont vous trouvez ci-contre la généalogie f
ournie par un de nos amis.




Hélène BUGAT-PUJOL


   
P.S. Tous les  tricots ci-dessus sont des  créations ont été réalisés par Hélène.

2ème  Post Scriptum  Après la parution de l'article ci-dessus, Mme Charles nous a fait savoir :  - Que le tirage initial  retenu n'était pas de  "2.000 ", mais seulement  "1.000 " poupées ; - ;  Qu'elle n'a pas  vendu mais donné les moules à Monsieur Default  ;-;  Que les chaussures  ne sont pas  de la Maison Bravot, mais viennent de Bernard Teri et enfin Que pour la confection du trousseau elle n'a été assistée que d'une seule personne.


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