La nouvelle exposition du Musée de la Poupée-Paris aborde le rôle de la poupée et du jouet dans l’Èveil des sens des enfants, depuis 1850 jusqu’à nos jours, Voilà  un sujet d'exposition imprévu et bienvenu !

Très tôt, les fabricants ont perçu l'avantage de donner à leurs poupées le petit plus pour intriguer l'enfant et susciter  chez lui une attention soutenue et une curiosité éducative.

Le premier des sens auquel ils s'attachèrent fut le goût par la petite langue, parfois devinée entre les lèvres ou les dents lorsque les poupées commencèrent à ouvrir la bouche. Le Bébé têteur très étudié en est un excellent exemple, étudié et perfectionné jusqu'au dessous des pieds !





Voici deux Bébés Teteurs  :

- A droite, Poupon Raynal en Rhodoïd vers 1952-

A gauche  " Tonino "une production italienne  de Furga vers 1960

En même temps ou presque, les fabricants s'attachèrent à la vue, donc aux yeux, très beaux, très vivants, très élaborés, dans des matières parfois extraordinaires sur lesquelles les chercheurs hésitent encore entre le cristal et  le verre


. Ils deviennent dormeurs grâce à l'ingéniosité de différents systèmes, tirette dans le dos ou sur le côté, cordon, simple basculement de la poupée. Finalement un seul système perdura, celui du contre-poids bien connu de tous maintenant.



Pour simuler ou stimuler l'ouïe, de nombreux mécanismes vocaux furent là encore inventés et utilisés successivement : simple soufflet, tirette là aussi, poire comme dans le fameux et si beau siffleur de Steiner, retournement tout simple de la poupée; enfin la vraie poupée parlante d'Edison, à phonographe à disque incorporé dans la poitrine vers la fin du XIXème siècle.



Singe " Cramer "  vers 1925 avec carillon !


La Poupée S.F.B.J. ( en  rouge )  vers 1920, « parle  » grâce à un jeu de tirettes.

Le bouledogue aboie. Le mouton bêle.

Pour le toucher, l'utilisation de matériaux divers pour rendre la poupée agréable au toucher, plaisante à caresser, à dorloter se succédèrent :  biscuit fin mais si fragile, à l'origine de nombreux drames, cuir, cire, peau d'ange, simple tissu, beaucoup de réalisations virent le jour avec des rembourrages souples et variés permettant toutes les positions ou presque.





Poupard en papier maché
Poupée Raynal en Rhodoïd
( Acétate de cellulose )
Ours en fourrure synthétique
Lapin en tissu éponge



Enfin le dernier de nos cinq sens ne fit pas très tôt l'objet de recherches. Rappelez-vous l'odeur des bébés de celluloïd ! C'est chose faite maintenant depuis notamment la mise au point chez Corolle par Madame Réfaber d'un parfum destiné à couvrir l'odeur desdits matériaux, en l'occurrence pour cette maison, celle d'un variété de plastic d'un coloris ravissant mais dont l'odeur ne lui plaisait pas. Elle le parfuma très légèrement à la vanille tout simplement








Cette ourse  ( c'est une demoiselle ) de Marie-Christine Le Bris est parfumée à la pêche, Elle s'en brosse le nez !


Depuis, beaucoup de fabricants sinon tous les fabricants exploitent ces différentes trouvailles rendant la petit compagne des petites filles attrayante, docile, agréable. Je vous conseille de lire ce long sujet sur le site du Musée de la Poupée qui vous donne des informations nombreuses et récentes sur cela.
( Pour acceder à ce site Click )

Et dans l'exposition que vous ne manquerez pas, vous découvrirez plus de deux cents pièces que vos enfants pourront parfois toucher, sentir, écouter. Tous ces jouets sont là, à profusion pour vous étonner et souvent vous émerveiller.




Hélène BUGAT-PUJOL





Avril 08